Samedi matin ! Aujourd'hui journée bien banale, levé 10h30, départ pour rejoindre Serena vers midi et demi, déjeuner en amoureux au restaurant auquel nous étions habitué. Je commanderai un double burger et elle une salade de saison comme à notre habitude et nous rejoindrions le groupe composé pour la plus part de chearladers et de joueurs de foot. Nous ne nous quitterions que le lendemain matin vers 4h00 après avoir fait la fête. Le dimanche même scénario au plus grand plaisir de Mr Lewis notre prof de maths qui nous retrouvait complètement naze le lundi matin à 8h30. Une fois, Grace qui l'avait aussi m'avais appris qu'il leur avait montré une vidéo avec des pingouins. Oui des pingouins ! Au début, ils s'agitent sur la banquise comme des petits fous (les pingouin c'était ses élèves de première... donc ma classe) mais à la fin ils sont complètement effondré sur la glace, raide mort. Pour lui, nous étions ses animaux vivants au pôle nord... Le principal, c'est que la classe de ma soeur ai rit... Au final je dois dire que ça devait être assez cocasse...

Ca c'était mon week end New Yorkais. Celui de Mystic Falls était bien moins trippant. Levé 8h00 pour être à 9h00 au bahut et passé la serpière dans le couloir. Amusant n'est ce pas ? La seul chose qui me paraissait bien aujourd'hui était de voir mon amie d'enfance : Faith bien que le souvenir de sa scène au Mystic Grill était encore gravé dans ma mémoire ainsi que la dernière pensée que j'avais eu à son égard. Comment avais-je pus avoir envie de choses plus qu'amical avec elle alors que je ne l'avais pas vu depuis mes dix ans ? Je sortis de mon lit après avoir ressassé ma pensée. Je pris une douche bien chaude, me vêtis d'un tee shirt noir moulant Diesel et d'un jean légèrement délavé Lévis.

-Qu'est ce que tu fais debout à cette heure là ? m'interrogea ma petite soeur encore dans le brouillard

-T'occupe ! je lui ébouriffai les cheveux et lui souri

J'avalai rapidement mon petit déjeuner et allai au lycée avec mon cabriolet qui m'accompagnait presque partout depuis notre retour en ville. Je stationnai mon véhicule sur le parking désert, Faith n'était pas encore arrivé mais c'était allumé dans l'établissement. Sûrement que la femme de ménage travaillais déjà. Je m'assis sur un banc et attendis patiemment que Faith arrive. Je me plongeais dans les photos de mon portable. Comme sur celle de mon ex, pour la plus part je posais avec mes amis riche de New York bien que beaucoup était seulement composé de moi et Serena. Mon amie m'interrompit en se raclant la gorge. Je levai la tête :

-Oh eh salut ! bredouillai-je

Pourquoi je bredouillais ? Après quelques secondes d'hésitation je l'enlaçai en guise de bonjour. Un peu plus qu'amical comme geste mais après tout c'était ma meilleure amie. Seulement ma meilleure ami ! C'était du moins ce qu'il fallait que je me dise.

-« Debout là dedans ! »

J’ignorai la voix féminine à l’accent du sud, me concentrant pour finir mon rêve. Et d’ailleurs, qu’est ce que Mary venait faire dans ma chambre si tôt ? J’avais pourtant précisé un million de fois que je ne voulais pas qu’elle nettoie ma chambre. J’étais absolument contre l’idée d’avoir une femme de ménage, mais j’étais aussi la seule dans la famille à l’être. Le mot femme associé à ménage me ramenait l’image de l’esclavage et de la guerre de sécession. Allez chercher le lien, Mary est aussi blanche que moi. J’entendis les anneaux qui maintenaient le rideau tinter doucement. Un rayon de soleil vint aussitôt frapper en plein sur mon œil.

-« Désolé de vous le rappeler, mademoiselle Kiernan, mais vous avez rendez vous au lycée aujourd’hui. »

Je montrai mon désaccord d’un grognement à peine humain avant de rabattre violement mon oreiller sur ma tête. La colle. Je l’avais oublié celle là. Je marmonnai quelque chose qui ressemblait à « yveu pas yallé ». Pourtant dans ma tête, le « je ne veux pas y aller » sonnait plutôt clair et compréhensible. Mary soupira avant de s’asseoir sur le bord de mon lit pour attendre un quelconque signe de vie de ma part. Elle pouvait attendre longtemps. Au bout de quelques minutes pendant lesquelles Morphée avait presque achevé son travail, Mary finit par se lever et soupirer.
Même les yeux fermés, je pouvais clairement l’imaginer mains sur les hanches, air refrogné des mauvais jour.

-« Ton père m’a laissé un post-it, au cas où tu te défilerais. » assena t’elle.

Je feignais l’indifférence, même si je me demandais ce qu’un post-it pourrait changer.

-« Il m’a demandé de te préciser qu’un certain Aaron serait là-bas. » lança t’elle en hésitant sur le prénom.

Je retirais aussitôt mon oreiller, sautant de mon lit comme un diable sortirait de sa boîte. Je jetai un coup d’œil rapide au réveil en enfilant un pull.

-« A quelle heure je dois y être ? » demandai-je sous les ricanements de Mary .


-« Je viens te chercher pour midi ? »

-« Je t’appellerais » répondis-je à l’employé de mon père avant de sortir de la voiture.

Sous le coup du choc thermique, je claquai la portière un peu plus fort que prévu, provoquant les jurons de la femme de ménage. J’haussai les épaules, rentrant ma tête dedans, pour murmurer un « désolé » muet. Trop tard, Mary était déjà partie. Je ferai attention à mon repas ce midi, au cas où elle aurait voulu rajouter un truc périmé dedans pour se venger de ce matin. Et de tout les matins précédents. Mary était une figure frêle de 56 ans, mais elle pouvait facilement devenir Godzilla quand elle me prenait en flagrant délit de boire le jus d’orange directement au goulot.
Je me dirigeais vers l’entrée du lycée, pressant le pas en voyant la voiture d’Aaron sur le parking. Quel lève-tôt celui la ! Pour quoi est-ce que j’allais encore passer… Après ce qui était arrivé hier, j’espère que mon ami ne s’était pas fait de mauvaises idées de moi. Si il y avait quelqu’un sur cette Terre pour savoir que je ne t’étais pas comme ça, je priai pour que ce soit lui. Je l’aperçus d’ailleurs assis sur l’unique banc du parking. Il ne fallait pas s’étonner de nous voir grimper aux murets après…
Je m’approchais discrètement, essayant au possible de ne pas faire craquer les feuilles mortes sous mes pieds. Je ne risquai pas grand-chose, Aaron était plongé dans son portable comme un accro à la caféine le serait dans sa tasse. Je ne cherchais pas à savoir à qui il parlait, où ce qu’il regardait. Inconsciemment, j’avais déjà la réponse. Je me plantai devant lui, amusée de voir aucunes réactions de sa part. Au bout de quelques secondes où je jugeais que j’avais été ignorée trop longtemps, je me raclai bruyamment la gorge. A ma plus grande joie, il n’était pas sourd.

-« Oh, eh, salut ! »

-« Salut ! » Lançai-je le plus joyeusement possible.

Il se leva, hésita brièvement, avant de se décider à m’enlacer en guise de salut. Je m’abandonnais à son étreinte, enfouissant comme à mon habitude ma tête dans son cou. Pourquoi fallait-il que l’image de la blonde de la photo ressurgisse à ce moment même ? Coupable comme jamais, je décroisai mes bras de sa nuque avant de reposer mes talons sur le sol. Je tachai de faire passer mon malaise sur l’horreur que m’inspirait le nettoyage des toilettes du lycée.

Comme à l'époque, sa tête prit instinctivement le chemin de mon cou. Ses bras enlacer autour de mon cou. Si une personne nous surprenait et ignorait notre relation qui n'était que purement amicale elle aurait put penser que nous formions un jeune couple, ce qui aurait été vraie à une certaine époque certainement mais j'avais quitter la ville et j'étais partis à New York où j'avais rencontrer Serena... A ce moment là je voulus me traiter de tous les noms et mettre fin à notre "câlin" si on peu l'appelé ainsi mais Faith le fit la première. Elle me lâcha, je la laissais faire sachant pertinemment que c'était la meilleure chose à faire même si au fond de moi ça n'était pas ce que je voulais et ce que je pensais. Je la regardais un instant, faisant son portrait, comme si je n'allais plus jamais la revoir et que ça me ferait autant de mal que la première fois, ce qui au fond était certainement vraie. Ses yeux vert était toujours aussi pénétrants et ses rares cheveux roux la rendaient plutôt unique, rajoutez ses lèvres pulpeuses et vous serez tenté de succomber à son charme. Son visage bien blanc, parsemé de taches de rousseurs lui donnai un air enfantin.
Au moment où elle se rendit compte que je l'observais je baissai les yeux. Elle allais dire quelques chose quand la femme de ménage surgit-comme pour me sauver :

-Curtis, Kiernan des balais vous attendent depuis un quart d'heure ! Vous êtes en retard ! Jeune fille, ton père ma demander de vous garder une heure de plus par conséquent...

Nous nous regardâmes consterné. Au fond, ça ne me gênais pas plus que ça, bien que passer la serpière et déboucher des toilettes n'était pas mon trippe, au moins j'étais avec ma meilleure amie. Avec elle, il n'y avait aucun doute, l'heure de colle serai nettement plus amusante que d'habitude, cette fille était capable de tout... et par moment ça me faisait peur, un peu comme hier...

-Vous commencerez par les couloirs puis vous ferez les toilettes. Une heure de chaque pas une minutes de plus... mais attention si c'est fait n'importe comment je rallonge de deux heures encore la colle. Je me fais bien comprendre ?

On aurait dit Monsieur Kiernan. Je déposai mon regard sur mon amie qui avait déjà un sourire en coin. Qu'allait elle encore faire ? L'avenir me le dira. Nous pénétrâmes dans l'établissement, devant la porte se trouvaient bien les balais. La femme de ménage nous laissa et retourna au second où les labos l'attendaient eux aussi...

-« Bon… »

Je vacillai sur mes talons d’avant en arrière, scrutant les alentours. Mon regard se posai tant tôt sur le parking, tantôt sur la porte d’entrée du hall. Il allait falloir qu’on se décide un jour où l’autre à rentrer dans le bâtiment. Mais nous restâmes là. A vrai dire, ni lui ni moi n’avaient envie de passer la matinée les mains dans la javel. Si certains pensaient qu’y aller le plus rapidement possible était la meilleure alternative, nous étions de fervents flemmards. Je me permettais de parler en son nom aussi, je le connaissais assez pour ça. Assez pour savoir qu’il me fixait en ce moment. En même temps, ce type était si peu discret… C’en était plus qu’adorable. Adorable, mais pas très malin quand on était déjà casé. Je m’apprêtais à lui faire la remarque quand une vieille dame avec un filet de cuisine immonde sur la tête et des gants en plastiques arriva d’un air furieux.

-« Curtis, Kiernan des balais vous attendent depuis un quart d'heure ! Vous êtes en retard ! Jeune fille, ton père m’a demandé de vous garder une heure de plus par conséquent... »

-« Oops… » fut la seule chose que je pu sortir sur le coup.

Pas très recherché, hein ? Ce n’est qu’après quelques secondes que j’analysai vraiment ce qu’elle venait de dire. Mon père ? Une heure de plus ? C’était une blague ? Vue l’air refrogné et mal aimable de la personne, j’en conclus que non. J’allais donc passer une heure de plus à récurer des toilettes, alléchant comme perspective.

-« Vous commencerez par les couloirs puis vous ferez les toilettes. Une heure de chaque pas une minutes de plus... mais attention si c'est fait n'importe comment je rallonge de deux heures encore la colle. Je me fais bien comprendre ? »

J’ignorai sa question, complètement désarmée. Je n’avais vraiment pas prévu ça. Bon, reprend toi Faith. J’hochai lentement la tête, complètement ailleurs. Mon esprit fusait et mes idées volaient dans tout les sens à la recherche d’une nouvelle bêtise à commettre. Le panel était tellement large que je ne pu fixer directement mon choix. Aaron tourna de nouveau sa tête vers moi, cette fois-ci d’un geste interrogateur. Je répondis d’un revers de main suivit d’un clin d’œil. La femme de ménage me regarda d’un air méfiant avant de nous indiquer de la suivre. Nous nous exécutâmes sans discussion, pour une fois. Mon plan s’échafaudait à chaque pas, si bien que je manquai de rire toute seule une fois arrivée devant le placard à balais. La femme de ménage grogna quelques indications avant de me considérer comme si j’étais une folle toute juste désincarcérée. Elle finit par abandonner le cas Kiernan pour enfin nous laisser seuls. Un silence gêné s’installa. Prenant un balai au hasard, je trainai des pieds un peu partout dans la pièce avec en fredonnant. Tout en continuant de murmurer les paroles, je sortis mon portable de ma poche, activant le répertoire mp3. La musique envahit la salle immédiatement, résonnant dans tout les couloirs. Mon ami se retourna, surpris.
J’empoignai le balai tel un micro avant de me mettre à chanter en jouant la comédie au possible.

-“at first I was afraid, I was petrified, kept thinkin’ I could never live without you by my side”

J’accentuais tout mes mouvements, les faisant apparaitre languissant sur les passages lents. Je traduisais mentalement les paroles en pas de danse improvisés. Le ridicule ne tue pas après tout.

-“and so you’re back, from outer space, I just walked in to find you here with that sad look upon your face”

Le reste de la chanson se perdit en bouillie de mots. Je laissai tomber le vrai chant pour donner le relai au playback. Je continuai de danser ainsi comme une folle sous les yeux de mon meilleur ami. Ce dernier était toujours aussi surpris, mais plutôt amusé. Il faut dire que je devais avoir une sacré tête à me trémousser de la sorte.

Le silence s'installa quand la vieille femme bourrue nous laissa. C'était assez étonnant que le père de ma meilleure amie ne lui ai pas indiquer de ne jamais nous laisser seul. Jamais ! Faith s'empara d'un balai, ce qui m'étonna, elle n'allait quand même pas seulement exécuter la colle. Ca ne lui ressemblait pas. Elle commença a fredonner quelque chose d'indescriptible. Qu'est ce que c'était ? D'un coup "I will survive" envahit la pièce voir même l'étage, espérons que ça ne parvienne pas au second sinon on était bon pour deux heures de plus. Je lui tournai le dos donc je me mis de telle sorte à la voir, elle se trémoussai, balai à la main qui lui servait de micro. Mon amie ne chantait pas, elle hurlait, c'était assourdissent. Les paroles me firent réfléchir un long moment, je trouvais qu'elles décrivaient assez bien notre situation quand on était gamin. Vous savez cette chanson connue, qui parle d'amour qui raconte une séparation. Faith continua en playback. Elle ne cessai de danser ou devrai je dire d'enchainer des mouvements qui étaient à peine en rythme. A cette vu j'arrachais un sourire et me lança à mon tour, continuant, en même temps que la musique :

-I should have changed that stupid lock,I should have made you leave your key, If I'd have known for just one second you'd be back to bother me.

Je n'avais jamais eu de cours de chant mais à ma grande surprise, je n'étais pas trop mauvais. Au moins je chantais juste. Peut être aurais-je du essayer le club de chant de mon lycée à New York plutôt que de vider des verres de soda à la figure de mes camarades. Oui je sais c'est très classe ! Je crois que Glee a été inspiré par notre école. Il y a aussi l'équivalent de Sue, l'entraineuse des chearladers est une vraie peau de vache. Tout en chantant le refrain à la suite, j'avançai vers Faith à moitié en marchant et en dansant, je m'emparai à mon tour d'un balai. Arrivé à hauteur de mon ex, je lui prit la main et lui fit accomplir des pas de danse un peu plus digne de se nom que ce qu'elle venait de faire. Finalement elle cessa son playback et reprit avec moi, en chantant juste cette fois, nous faisions un parfait duo. Nous chantâmes et dansâmes jusqu'à la fin sans nous lâcher. Le contact de sa main me faisait du bien. La musique se stoppa net alors que nous étions face à face, visage très proche, souffle court et chaud tous les deux. Je repensais à chaque parole de cette chanson. Et si Faith avait comprit depuis le début ce qui me travaillais depuis hier et qu'elle avait volontairement mit "I will survive" pour me faire comprendre de ne pas essayer. Ne pas essayer quoi ? Ce que j'avais envie depuis hier après l'avoir redéposé devant chez elle. Cette fille me connaissais énormément et elle était capable de tout savoir sur moi en l'espace de quelques secondes. Pourquoi ne pourrait elle pas découvrir ça ? Nos mains étaient toujours entre mêlé ni l'un ni l'autre n'avait retiré la sienne. Je cédai à une pulsion et j'approchais lentement mon visage du sien malgré les flash de moi et Serena qui me hantaient. Mon visage était de plus en plus proche, j'avais l'impression qu'elle aussi s'approchait. Nos fronts se touchèrent et nos nez s'effleurèrent.