La nuit était douce, calme, fraiche. Un oiseau nocturne, hibou, je crois, hurlait à la lune. Je ne suis pas spécialiste des oiseaux, peut-être étais-ce une chouette, ou un tout autre chasseur de souris qui travail de nuit. Mais de quoi je parle? Je devrais profiter du moment présent, non? L’encyclopédie des animaux volants, je m’en penserais durant ce délicieux moment. Oui, j’ai bien dis délicieux. Il avait du B+, ce jeune homme. Je le reconnaissais au goût plus sucré, plus mielleux. Il gémit, je plantai plus profond mes canines dans sa tendre veine, pour en aspirer le nectar. Le cou était certainement la meilleure place pour se nourrir. Une place de goût! Comme le filet mignon dans le gibier. Non, en fait, ça ne se compare pas. Le garçon essaya de se défendre un peu. On dirait qu’il venait de comprendre que je ne l’embrassais pas tendrement. Il remua la tête, me repoussai le corps avec ses bras faibles. Comme il venait de me déranger, je lui brisai le cou, d’un vif choc. Il s’écroula sur la terre, j’essuyai mes lèvres. Je ne le connaissais pas cet homme. Sa mort ne me dérangeait pas. Mais au fait, jamais une mort ne me dérangerait! Pourquoi blesser des gens qu’on aime, alors qu’il y a plein de mauviettes partout autour? Je ne comprends pas les hommes qui se nourrissent de leur propre femme. Par amour, oui, mais s’en vient effrayant. « Veux-tu m’épouser? Oui je le veux » et hop, mord dans le cou pour lui prouver son amour. Quel romantisme. Quand on se nourrit, c’est le plaisir de la chasse. Voir sa victime courir en hurlant, rigoler en le voyant chercher une arme pour se défendre, un peu moins rigoler quand son arme est en bois… M’enfin bref! Oui, j’ai une peur bleue des pieux. C’est normal, non, pour un vampire? Je laissai ma proie sur le sol, certaine qu’un animal viendrait manger ses restes.

Je me remis en route sur le petit sentier mal tracé. J’étais la seule à passer ici. Seule moi avais marché sur cette route, presque tout les soirs, depuis 4 ans. Je suis dans cette ville, Mystic Falls, depuis ces années, au fait. J’aime bien, il y a de l’espace, pas trop de gens, juste assez. La ville est propre, c’est calme, bref je crois rester ici encore un bon moment, le temps de puiser le stock de nourriture. Je ne suis pas si sadique que ça, si vous le croyez. Vous ne m’avez pas vue dans les années 70, une vraie bête de cirque. J’ai dû tuer plus de personne que ce qu’à causer la 2e guerre mondiale. C’est une image, jamais je ne pourrais boire autant de sang. S’en vient dégoutant! Et je ne tue pas tout le temps! Des fois ils restent en vie… Pas très longtemps, mais ils vivent! Par contre, ceux qui me veulent du mal, ils meurent en quelques secondes…
T’as qu’à pas m’attaquer, tu iras bien encore demain.

Je marchais, comme ça, aucun but, aucune raison en tête. Le repas que je venais de prendre m’avait fait un grand bien, je n’avais pas chassé comme ça depuis 1 semaine. Je ne pensais qu’à Ryan, durant ces jours, je n’avais aucune envie de massacrer les gens. Je m’étais contenté de boire les poches qui traînent dans mon frigo depuis des lustres. Tout bon vampire a des pochettes de secours chez eu. Pour prévenir. Je les prends à l’hôpital. Où pouvons nous les prendre excepter là? J’ai un ami fournisseur. Ami c’est un mot, il ne le fait pas trop de plein gré. Vous savez, hypnose, charme. Donc elles restent là, à pourrir lentement dans le congélateur, et on les prend au besoin pressant. Bon, cette fois, ce n’était pas de la prévention, c’était plutôt de la paresse. Je m’assume! Mais une pochette de sang ne vaut pas une chasse!
Je me concentrai sur le chemin que j’empruntais, pour ne pas mettre mes pieds dans les flaques d’eau qui arpentaient les contours du sentier. La journée avait été pluvieuse, assez nuageuse. Malgré ces nuages qui cachaient totalement le soleil, je n’était pas sortis dehors, j’en avais aucune envie. Alors, j’entendis un truc anormal aux alentours. Comme des bruits de pas, et j’étais certaine que ce n’était pas un animal. Un peu moins fort, résonnaient le rythme étouffé d’une chanson assez calme. Ce devait être un appareil électronique. Portable ou Ipod, un des deux, je m’en foutais. Tout ce que je savais, c’était que quelqu’un passait très proche de moi. Je bondis dans le premier arbre que je vis, me perchai sur la plus haute branche – qui n’était pas si haute, j’étais tombé sur un petit arbre- et observai furtivement autour. Alors, camouflé derrière les feuilles mouillés, j’aperçu une silhouette assez costaude. Ce devait être un homme. Il passa tout prêt de moi, je me fis discrète, je ne dis rien, il ne me remarqua pas. Je pu essayer de l’identifier; Cheveux assez court et foncés, épaules larges, corps robuste… De ma vue de haut, je ne pu percevoir rien d’autre que son dessus de crâne. Il s’éloigna, je le suivis, bondissant d’arbre en arbre. Cette forêt était mienne, jamais je n’avais vu un humain si aventurer sans crainte. Je devais m’en débarrasser, il pourrait me voir alors que je me nourrissais. Et de toute façon, je n’avais pas chassé de la semaine! Une victime de plus, ça ne fait pas de mal.
Alors que je me propulsais sur une large branche, je ratai ma cible, mon pied glissa sur l’écorce humide qui se déchira au contact, et je tombai nonchalamment sur le sol mou. Il se tourna vivement, enleva les écouteurs qu’il portait sur la tête, et me fixa. Non, je n’avais jamais vue cette tête auparavant… J’étais sur le dos, la colonne vertébrale sur une énorme racine. Je n’étais pas dans une position de dominance… L’homme ne cessait de garder ses yeux braqués sur moi, sans mot dire. De ma main, j’empoignai une branche assez base, et me servi d’elle comme soutient afin de me relever. J’essuyai mon veston de cuir, mes Jeans. Quelle belle approche devant un inconnu. Je suis trop maladroite, je devrais corriger ça. Donc, pour recommencer la rencontre à zéro, je dis, le plus humainement possible :

- T’as pas peur dans ces bois?

Il souleva un sourcil, comme s’il voulait rire de moi. Je le comprenais. J’aurais ris aussi si j’avais vu une femme tomber d’un arbre, comme ça, en plein milieu de la nuit, dans une forêt déserte. J’attendais sa réponse… Il était long, on dirait qu’il ne savait pas quoi faire. C’était l’impression qu’il me donnait, peut-être je me trompais.