Inutile de vous dire l’effet que ça m’a fait de la revoir hier soir, même si c’était en coup de vent et pour aider Alyson avec son Damon. Caroline m’avait parlé et on avait un peu discuté. Dans un sens, j’étais content qu’elle ne m’évite plus et qu’on puisse dialoguer comme des adultes, et non comme des ados qui ont beaucoup de choses à régler. Nous étions au Grill avec Bonnie et elle m’avait lâchement abandonné pour aller avec je ne sais qui, j’avais dansé une bonne partie de la soirée. Voulant prendre l’air, j’étais sortit pour m’aérer l’esprit et j’étais tombé sur Alyson et Caroline. Etant une fille que j’apprécie beaucoup, j’étais allé voir ce qui n’allait pas et naturellement, elle avait des problèmes avec Damon. De fils en aiguille, Caroline me parla et m’invita cordialement à la contacter pour qu’on puisse régler nos comptes. J’en avais très envie dans le sens où, on s’était quitté sur un mal entendu et un peu brutalement. C’était l’occasion pour moi de mettre les choses au clair et de pouvoir vraiment tirer un trait sur mon passé. Parce que même si on s’était quitté un peu fâchés, Caroline restera une fille géniale et je n’avais pas envie de la perdre totalement. Elle avait su être là pour moi dans les moments où j’étais tout seul et où j’avais besoin d’aide. Pour ça, je resterais éternellement reconnaissant envers elle. Je traînais dans mon salon, j’hésitais vraiment à lui envoyer un message pour lui demander si je pouvais passer. Après tout, hier soir, elle avait été très clair : je n’avais qu’à lui envoyer un message pour qu’on se voit. Je connaissais bien Caroline et j’avais tout de suite compris pourquoi elle m’avait proposé une telle chose. Je pris donc mon portable et dans un soupire infini, je lui envoyai un texto.

* Tu es chez toi ce soir ? *

Je posais mon téléphone sur la table, en espérant avoir une réponse positive. Ne voyant pas de réponse arriver, je m’allongeai sur le canapé et fermai les yeux. Tous les événements de ces dernières semaines faisaient irruption dans mon esprit à chaque fois que je fermai mes paupières. Klaus et ma transformation, Caroline et notre rupture, Bonnie et les bons moments qu’on a vécut, Mystic Falls et tous les problèmes que ça me causent. J’en voulais à la terre entière pour tout ce qui m’arrivait mais en réalité, je savais pertinemment que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Sans trop m’en rendre compte, je m’endormis sur le canapé. Le vibreur de mon portable me réveilla en sursaut, Caroline venait de me répondre et oui elle était bien chez elle ce soir. Je regardai l’heure, il était 18 heures. Je ne savais pas trop vers quelle heure y aller pour ne pas la déranger, même si ma venue allait être épique. Je pris ma veste et alla chez Caroline à pied, histoire de faire le point dans mes idées avant d’y aller. Ce n’était pas tout prêt, le temps pour moi de bien réfléchir. Une fois devant la porte de caroline, je n’étais plus sur de moi du tout, je voulais faire demi-tour et faire le lâche comme j’avais l’habitude de faire. Non pas cette fois, je me devais d’être responsable, fini d’être un faible. Avec un soupire digne de ce nom, je tapai à la porte de Caroline. Quelques secondes après, elle arriva et ouvrit. Je me retrouvais alors face à elle, sans moyens d’y échapper. Je vis ses yeux se poser sur moi et du lutter pour ne pas baisser les miens. Je me sentais mal.

« Salut, je ne te dérange pas au moins ? »

Aucun autre mot ne me vint à l’esprit et j’étais certain qu’on pouvait sentir l’amertume dans ma voix. Je sentis un mélange de sentiments en moi. J’étais à la fois content qu’on puisse parler, en colère pour notre séparation, pleins de regret quand à notre histoire et anxieux d’être là et de devoir – être obligé – de parler avec Caroline. Je la regardai, en attendant sa réponse qui me paraissait anormalement longue.

« Euhh salut… rentre »

On pouvait déjà sentir la gène dans sa voix, la soirée s’annonçait terrible. Surtout qu’avec Caroline j’ai du mal à parler calment, soit elle s’énerve tout de suite ou soit elle prend tout mal. Mais j’étais quand même content d’être là avec elle, au moins on allait pouvoir mettre tout au clair, que ce soit sur notre séparation, sur Klaus ou encore sur Bonnie. Comme la plupart de la ville, elle était au courant pour nous deux et je me doutais bien que ça avait jeté un froid entre elle et Bonnie. Caroline m’invita et se déplaça sur le côté pour que je puisse enter chez elle. Je passai alors froidement à côté d’elle et avança dans le couloir qui mené au salon. Je ne pouvais quand même pas lui faire la bise, pas après tout ce qui s’était passé entre nous. Par chance, il n’y avait personne. Déjà Caroline ne m'avait pas répondu à ma question, savoir si je la dérangeait ou pas, un point plutôt négatif. Je pris place sur le canapé et attendit que Caroline vienne s'asseoir à côté de moi. Cette situation me rappelait pleins de souvenirs, des bons comme des mauvais. Je mis mes mains dans mes cheveux et soupira un bon coup avant de prendre la parole.

« Ecoute Caroline, je ne suis pas venu ici pour m’engueuler avec toi. J'aimerai juste discuter calmement sur ce qui s'est passé, sur nous. »

Je regardais à présent Caroline, je voulais vraiment que ça se passe bien. Ce n'était pas parce qu'on était plus ensemble que je ne crois plus en elle. Bien au contraire, j'ai toujours apprécié cette fille, je m'entendais bien avec et je veux que ça redevienne comme avant qu'on sorte ensemble. Caroline reste quelqu'un d'extraordinaire qui compte beaucoup pour moi, je ne veux absolument pas la perdre. Je ne m'en remettrai pas. Je lui doit une fière chandelle pour tout ce qu'elle a fait pour moi, je reste malgré tout reconnaissant envers elle. Je la regardai mais elle osait à peine poser les yeux sur moi. J'étais si horrible que ça. Il y avait un malaise entre nous, quelque chose de très fort, je sentais bien qu'elle m'en voulait énormément. C'était donc à moi de commencer.

« Voilà on y est. J'ai était vraiment blessé et déçut quand j'ai compris que tu ne voulais plus de moi. Tu ne sais pas à quel point ça m'a anéantit, alors j'ai fuis la réalité. Je me suis retrouvé un tout seul, sans personne à qui parler, sans toi... »

A présent c'était moi qui ne la regardais plus, tous ces émotions que j'avais eu du mal à refouler, remontaient à la surface. J'avais limite envie de chialer, sans trop savoir pourquoi. Cette solitude qui me hante et qui est toujours présente.

Je tremblais limite, j’avais besoin de me livrer et de lui avouer combien elle me manquer et combien notre séparation avait été difficile. Je regardais à présent par terre, je craignais une de ses réactions surdimensionné et qu’elle me râle dessus, comme quoi c’était de ma faute. Je n’avais vraiment pas besoin de ça, pas en ce moment. Au lieu de ça, Caroline s’approcha de moi et vint s’installer également sur le canapé. Tout ça me rappelé quand je venais la voir en pleine nuit et qu’on parlait de tout et de rien. Caroline mit sa main sur mon épaule, en temps normal, ma première réaction aurait été un mouvement de recul mais pas là. Sans doute que j’avais besoin du moindre contact venant d’elle, aussi infime qu’il soit. Après quelques minutes d’attente insupportables, Caroline me dit alors en soupirant.

" Tu as raison, il faut qu'on parle "

Mon regard se posa à présent sur elle car sa réaction me surpris énormément. Je m’attendais à ce qu’elle râle et qu’elle s’énerve mais non, au lieu de ça, elle parla calmement. On ne s’était pas vu depuis un moment et pourtant j’avais l’impression qu’elle avait changée. En bien, j’entends, elle paraissait plus sure d’elle, moins gamine. Dans un sens c’était dommage car j’aimais bien son côté enfant mais d’un autre sens, ce n’était pas plus mal, qu’on puisse discuter sérieusement, entre adultes. Plus je la regardai, plus je me sentais mal, tout ce que j’avais pu ressentir pour elle remonté à la surface. Tous les souvenirs me venaient en tête, les bons comme les mauvais. Pour le moment, je ne savais pas si c’était à moi de parler ou pas. Je venais de me livrer un petit, ce n’était pas évidement, j’espérais qu’elle prenne la parole. Son discours ne se fit pas prier. Caroline me dit alors, avec une petite voix.

" Je... je ne sais pas quoi te dire Tyler. Plus ça allait, et plus ton attitude m'effrayait. Tu semblais incapable de gérer ton comportement et tes agissements, comme si tu étais sa marionnette "

Un soupire s’échappa. Je commençais à en avoir marre de passer pour le monstre de service, le mec au service de Klaus, son petit toutou qui ne sait pas s’imposer. Personne ne peut me comprendre, ils ne peuvent pas savoir ce que ça faisait de devoir se transformer et d’être victime de la pleine lune. J’ai traversé beaucoup de chose, j’ai énormément souffert, une souffrance qu’ils n’osent même pas imaginer dans leurs rêves les plus fous. Ils ne savent pas ce que c’est de te voir te détruire petit à petit, de sentir ton corps exploser et d’être impuissant face à cette douleur. Non, Caroline ne se rendait pas compte du cadeau que Klaus m'avait fait, grâce à lui, j'étais libre et je n'étais plus obligé de souffrir pour rien. La belle blonde reprit sa respiration et continua sur la même intensité.

" Je t'aim... Tu m'as rendu plus humaine qu'avant, moins superficielle alors que je suis devenue un vampire. Tu as fais ressortir tout ce qu'il y avait de bon en moi. Et tu as commencé ce changement, avant même de sortir avec moi, juste en étant mon ami. Tu es certainement la personne qui a eu le plus d'influence sur moi. Et tu as une telle emprise sur moi, je n'arrive pas à me contrôler quand je suis à tes cotés. Je pense que c'est ça qui m'a effrayé. Tu es la meilleure personne que je n'ai jamais rencontré. Mais tes récents changements de comportements, ça m'a vraiment fait peur. Je ne te reconnaissais plus "

Je buvais ses paroles, j’absorbais ses moindres mots, j’avais l’impression que tout ça n’étais qu’illusion. C’était bizarre, elle me reprochait des choses contre lesquelles je ne pouvais pas lutter. Mais dans un sens elle avait raison, moi aussi j’étais reconnaissant envers elle, Caroline m’avait apporté beaucoup mais je n’avais remarqué tout ça. Je ne savais pas à quel point je comptais pour elle, j’ignorais le fait que j’étais bénéfique pour elle. En même temps, elle ne m’en avait jamais parlé, elle ne me disait pas tout ça. Je ne peux pas la blâmer car moi non plus je ne lui ai jamais dit à quel point elle comptait pour moi et à quel elle compte encore. Tout cela me paraissait si dérisoire. Je mis ma main sur la sienne et la regarda dans les yeux.

" Caroline, je m'en veux terriblement pour tout ce qui s'est passé et je sais bien que j'ai changé.. mais je n'y peut rien. Je suis comme ça maintenant et je préfère voir ça comme une bénédiction plutôt qu'autre chose. Je ne souffre plus, Caroline, grâce à lui je peux vivre normalement. Mais dans le fond je reste le même Tyler qu'au début.. Le Tyler qui impulsif, le Tyler qui ne te fera jamais de mal et qui ne te touchera pas, le Tyler qui t'aime .. tout simplement. "

Je pris une grande inspiration comme pour me donner du courage pour la suite.

" Je sais qu'il y a Bonnie mais ça ne change rien sur ce que j'ai pu ressentir et ce que je ressens encore pour toi. Tu restera Caroline quoiqu'il arrive et ça j'ai du mal à m'y faire... Tu feras toujours partie de ma vie et il y aura toujours une place pour toi dans mon coeur. "